Redynamiser l'élevage de lapins en Haïti

Gardy Saint-louis

Faculté des Sciences de l'Agriculture et de l'Environnement (FSAE) / Université Quisqueya
13/08/2021
Article


Des étudiants en agronomie de l’Université Quisqueya (UniQ) et de la Faculté d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV) veulent redynamiser l'élevage de lapins en Haïti.


La consommation de viande de lapin est limitée dans les pays de la Caraïbe, comme en Haïti et en République dominicaine. Il n’existe pas de chiffres très précis concernant la production cunicole haïtienne et dominicaine contrairement à celle de la Chine qui est le plus grand producteur de lapins avec 450 000 tonnes métriques de carcasses produites par an. D’autres pays produisent aussi, comme l'Italie 225 000 tonnes métriques, l’Espagne 108 000 tonnes métriques et la France 75 000 tonnes métriques.

En Haïti, la demande pour la consommation de viande de lapin est très forte sur le marché local, mais la production est faible pour l’instant. Cependant, l'intérêt pour la viande de lapin se développe de plus en plus. Selon un rapport publié en 2020 par le Dr Michel Chancy, sur la production de viande de lapin dans le pays, moins de 1% des exploitations agricoles haïtiennes pratique l'élevage de lapins, soit environ 4000 familles. Ce cheptel tourne autour de 100 000 tonnes têtes d’animaux. Toutefois les éleveurs produisent entre 300 et 400 tonnes métriques par année, précise Jonnhy Chéristil, étudiant mémorant en agronomie à la FSAE de l’Université Quisqueya.

D’un autre côté, ces étudiants de l’UniQ et de la FAMV, dont Johnny Chéristil et Ernst Paul, ont mené une enquête et identifié l’absence de méthodes et de techniques d’élevage de lapin comme l’une des causes de la faible production haïtienne. Ils ont aussi relevé les vols de lapin et des problèmes sociaux de base qui empêchent l’augmentation du cheptel de lapins.

D’après ces étudiants qui sont aussi des éleveurs, la filière de l’élevage de lapins présente de grandes opportunités. « Cette filière doit être inscrite dans le cadre du programme de développement communautaire à Kenscoff et à Pétion-ville », recommandent-ils. Les étudiants ont soutenu qu’il y a plusieurs familles qui vivent de la production  et de la vente de lapins.

Ceux qui s’adonnent à l’élevage de lapins ont révélé que cette activité représente 25% de leurs revenus annuels. Pour faire comprendre combien cette activité est lucrative, ils ont expliqué que 10 femelles lapines peuvent reproduire par an 300 lapins. Ce qui représente, en termes de valeur monétaire, 250 000 gourdes pour l’éleveur. Dans l'élevage généralement, l’alimentation constitue la principale dépense. Mais le lapin étant un herbivore, pour ces éleveurs qui sont généralement dans la production maraîchère, disposant de nombreux sous-produits, ils ne dépensent pratiquement rien pour nourrir leurs lapins.

Pour rentabiliser, réussir et augmenter la filière cunicole, les cuniculteurs doivent d’abord améliorer certaines pratiques d’élevage, utiliser des matériels adaptés pour fabriquer des cages de qualité, mieux les nourrir et les abreuver, les soigner et choisir les races les plus performantes.

Parallèlement, les étudiants-éleveurs plaident en faveur d’une assistance technique et financière pour les éleveurs amateurs. Ils recommandent à ce titre que les cuniculteurs se réunissent en association pour mieux s’organiser. Selon eux, l’assistance d'un technicien ou d’un agronome est nécessaire afin de contribuer à l’augmentation de la production nationale de lapins.

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Domaine(s) de Recherche: Agriculture / Agriculture - Filière cunicole

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