Éléments pour une définition de la problématique de la propreté urbaine en Haïti : le cas de Port-au-Prince
Anie BrasEcole Doctorale Société et Environnement (EDSE) / Université Quisqueya
16/02/2010
Thèse
https://doi.org/10.54226/uniq.edse.68864
Cotutelle internationale de thèse : Université Quisqueya (UniQ) - Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon)
Résumé
La gestion des déchets ménagers figure parmi les préoccupations les plus complexes auxquelles doivent répondre les gestionnaires urbains, en particulier dans les villes des pays en développement. A Port-au-Prince, capitale de la République d’Haïti, l’historique de la gestion des déchets ménagers met en lumière un décalage entre l’objectif du service (rendre et maintenir la ville propre) et les réalités du terrain. La question relative aux causes explicatives possibles à ce hiatus, constitue l’ossature de ce travail de thèse, dont l’objectif général consiste à cerner la problématique du service de propreté dans la ville de Port-au-Prince. La démarche méthodologique élaborée, dans le cadre de cette recherche, est axée sur deux campagnes d’observation directe et indirecte des pratiques des ménages vis-à-vis de leurs déchets et du fonctionnement du service, alliés à des entretiens avec les principaux gestionnaires responsables du service et des usagers. La constitution du corpus s’inscrit donc dans une dimension très large, englobant les données relatives au jeu des acteurs, à l’organisation, aux pratiques des usagers vis-à-vis de leurs déchets et le fonctionnement du service. L’exploitation et l’analyse de ces données ont permis d’élucider le modèle de gestion des déchets jusqu’ici privilégié dans le milieu haïtien, qui est assimilable aux transferts technologique et organisationnel Nord-Sud, généralement adopté par les PED. De par son incapacité à prendre en compte les aspérités socio-économique et urbanistique propres au contexte local, ce modèle a montré ses limites, ce qui a conduit à l’émergence d’autres acteurs, comme les entreprises privées, les ONG, les comités de quartiers, les Associations socioprofessionnelles et des usagers pour pallier le déficit de service en matière de gestion des déchets ménagers à Port-au-Prince. Cependant, l’émergence de cette multiplicité d’acteurs ne permet pas d’améliorer le taux d’enlèvement des ordures en particulier dans la catégorie d’habitats bas standing. La recherche a permis de déterminer la production de déchets ménagers par habitant par jour par zone d’habitats observée, dont la moyenne a atteint respectivement 0,80 ; 0,75 et 0,5 kg/hab./jr pour les trois zones d’habitats, haut, moyen et bas standing de la ville de Port-au-Prince. Les résultats concernant les pratiques des usagers vis-à-vis de leurs déchets montrent que les comportements des ménages varient sensiblement d’une zone d’habitats à une autre, et sont fortement tributaires du fonctionnement du service, et dans une moindre mesure des croyances religieuses. Cependant, la ravine reste l’exutoire des déchets ménagers fortement privilégié par les usagers, en particulier dans les zones d’habitats bas standing où 87,4% des personnes interrogées admettent avoir utilisé une ravine pour déverser leurs déchets, contre 53 et 23% pour les zones d’habitats haut et moyen standing.
Lien vers la publication complèteDomaine(s) de Recherche: Études urbaines / Gestion des déchets
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