Evaluation des risques écotoxicologiques liés au déversement de Rejets Urbains par Temps de Pluie (RUTP) dans les cours d’eau : Application à une ville française et à une ville haïtienne
Ruth AngervilleEcole Doctorale Société et Environnement (EDSE) / Université Quisqueya
18/05/2009
Thèse
Cotutelle internationale de thèse : Université Quisqueya (UniQ) - Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon)
Contexte général
« Lorsqu’il pleut, la ville prend une douche (et parfois même un bain !) ; mais que fait-on de l’eau sale ? ou plus exactement que devient l’eau sale lorsqu’elle rejoint le milieu naturel et quels sont ses effets sur ce dernier ? » [Chocat et al., 1993]. Ces propos posent clairement la problématique globale dans laquelle s’inscrit ce travail de thèse.
Le même auteur, Chocat [1997], définit les Rejets Urbains par Temps de Pluie ou Rejets Urbains de Temps de Pluie (RUTP) comme étant l’ensemble des rejets urbains dus aux exutoires pluviaux, aux déversoirs d’orage et à la station d’épuration pendant les périodes pluvieuses.
Les RUTP sont donc constituées de 2 composantes : les « eaux usées urbaines » et les « eaux pluviales urbaines ».
- Les eaux usées ont fait l’objet de plusieurs études qui ont souligné la nécessité de la construction de STations d’EPuration (STEP) en vue de réduire les charges polluantes contenues dans ces eaux (domestiques, industrielles, ou de certaines activités humaines spécifiques).
- En ce qui concerne les eaux pluviales, elles sont également connues pour contenir des polluants provenant du lessivage atmosphérique, du lessivage des sols, des réseaux d’assainissement. Les polluants sont généralement en quantités importantes dans ces rejets, surtout pour les rejets pluviaux des bassins-versants urbains. Les données de la littérature soulignent que leur déversement dans les milieux aquatiques porte atteinte à la qualité physico-chimique des biotopes ([Chocat et al., 1993] ; [Parent-Raoult, 2004]) et affecte les organismes à différents niveaux d’organisation biologique ([Mulliss et al., 1997] ; [Parent-Raoult, 2004]). Ces constatations ont conduit à la recherche de techniques alternatives de gestion des eaux pluviales urbaines qui font l’objet d’études visant à optimiser leur fonctionnement en vue de réduire les impacts néfastes des eaux pluviales urbaines sur l’environnement.
Le déversement, sans traitement préalable, des RUTP dans les milieux récepteurs, en particulier dans les cours d’eau péri-urbains, présentent donc un risque d’impact sur les écosystèmes des milieux concernés. Des études sur site, notamment dans la région Rhône-Alpes (en France), ont déjà mis en évidence ces impacts sur les écosystèmes lotiques. Néanmoins, ces résultats permettent difficilement d’apprécier la part de la toxicité intrinsèque des RUTP qui est responsable des effets
observés, indépendamment des effets liés à la dégradation physique du milieu concerné (colmatage, ...), ou des effets liés à la baisse du taux d’oxygène dissous dans le milieu, elle-même liée notamment à la dégradation de la matière organique contenue dans les RUTP.
Dans ce contexte, cette thèse porte sur l’élaboration d’une méthodologie d’Evaluation Des Risques Ecotoxicologiques (EDREcotox) liés au déversement de RUTP dans les cours d’eau. Cette méthodologie globale comporte deux démarches complémentaires permettant d’évaluer les risques liés à un tel scénario :
- une démarche dite « a priori », basée sur l’analyse des caractéristiques physico-chimiques et écotoxicologiques des RUTP déversés dans le cours d’eau, et sur l’évaluation du devenir des RUTP dans le cours d’eau ;
- une démarche dite « a posteriori », élaborée sur la base d’une comparaison entre deux états du cours d’eau : un « état amont » non soumis à des déversements de RUTP, et un « état aval » soumis à des déversements de RUTP.
Ces deux démarches seront appliquées aux sites d’étude retenus dans le cadre de ce travail : l’un se trouvant dans la commune de Grézieu-La-Varenne, en France (pays du Nord) et l’autre se trouvant à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti (pays du Sud), en vue d’apprécier, sur ces deux exemples très différents, le degré de cohérence de la démarche méthodologique élaborée.
Lien vers la publication complèteDomaine(s) de Recherche: Écotoxicologie / Évaluation des risques écologiques
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